mercredi 18 juin 2008

Aghbala en Ruine*


Aghbala est un village amazigh en plein moyen Atlas. A 1930 m d'altitude, non loin d'El Ksiba (68km), et à 120 km de Béni Mellal. Entouré de forêts il est très souvent couvert de neige; et cela n'a pas empêché la secheresse d'y sévir. Aghbala de mon enfance (années 50) était très beau avec son jardin central bien entretenu, sa piscine propre, son abreuvoir unique, son souk bien ordonné, ses arbres ornementaux et ses jardins toujours verdoyants irrigués par des cours d'eau intarissables. Au moins cinq rivières entouraient Aghbala: source de Moulouya, Takoust, Ouends, Ouirine et source d'Oued El Abid.Enfant de 9 ans j'ai pêché mon premier barbot à Ouends et j'ai assisté à la pêche à l'anguille aux sources de Moulouya. Joie inoubliable.Notre maison se situait près d'aghbalou au pied de Tabarjit, ce rocher gigantesque qui surplomb Aghbala. Il est plein de grottes où vivaient, parait il, les premiers Ait Soukhmane.Nous, les enfants d'Aghbala, en particulier ceux de l'entourage de Tabarjit allions jouer dans ces grottes, mais aussi à Iyer n'Jamaâ. Vous en souvenez vous Oukajan, Aâmar, Oumerhoun, Ousfiya, Ouhessou, Mkeyssi, Smaili, Zouhri, Ait Hmida, M'haouchi...?Nous laissions nos jeux Quenyoufer, tighilt, takourt quand nous entendions l'appel de la sympathique vielle femme qui traversait les ruelles étroites du village et qui criait "ha t'ibaouin ayichiren!". Elle nous vendait les petits pois cuits à la vapeur. C'était succulant.La nature luxuriante d'Aghbala en cette époque nous gâtait de ces friandises multiples et gratuites: tabgha, taqqa, iderren, guizguiz et les noix. Il y avait deux grandes rangées de noyers à l'entrée du village.Tout le monde se connaissait à Aghbala. Le nombre de famille était encore réduit. Nous étions élevés dans une ambiance de tolérance, de sécurité et de joie.

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